Le jeu du chat de la souris [Léonidas, et deux autres !]

par **Evan Asarimé** Mar 30 Avr - 16:28

« Regardez-moi. »

L’homme resta le regard baissé, tremblotant.

« REGARDEZ-MOI ! »

Il fut secoué d’un spasme de peur, et finit par lever lentement les yeux, croisant alors deux yeux brillants au travers d’un écran de fumée noire. Il ne pouvait qu’obéir pour espérer pouvoir s’en sortir. Ligoté par d’étrange fils d’un noir profond, il ne parvenait à se débattre, et n’avait la force de se détacher malgré sa carrure. Visiblement, même les plus baraqués pouvaient éprouver de la peur. Il faut dire que Léonidas n’était pas allé de main morte.

Le club dans lequel cet homme bossait avait été dévasté, mis sans dessus-dessous en deux-trois mouvements par l’Oscuro. Son éther noir avait envahi la salle sous forme de brume, plongeant les occupants dans une sinistre obscurité. Le criminel avait alors fait un jeu de changement d’état, passant de l’état gazeux à l’état solide de façon précise et coordonnée, et surtout, en un temps éclair. La brume s’était donc solidifiée en de multiples et fines lames, cette solidification partant d’un bout d’un axe à un autre. En résultait de nombreuses entailles, certaines bien profondes, et donc surtout de nombreux blessés. Mais aucun mort.

Le reste de la brume s’était solidifiée en de multiples lianes qui ligotèrent ces gens pris de cours. Elles n’allaient pas rester éternellement mais c’était largement suffisant pour ce que Léonidas désirait. Ce-dernier avait fini par débarquer, masqué à sa façon, faisant subir de multiples supplices à des gens choisis aléatoirement. Sauf à la personne qu’il ciblait en particulier. Le gérant de ce club de sport onirique, ce gros tas de muscles. Le but avait été de rapidement le soumettre mentalement en en faisant baver son entourage. S’il n’avait pas peur pour lui, il avait surtout peur pour les autres. Et qui ressentait cette peur était bien plus en mesure d’être coopératif.

Un large sourire d’un blanc éclatant s’était distingué à travers ce masque brumeux.

« Voilà, maintenant je crois que nous sommes dans de meilleures dispositions pour parler. Peut-être que cette fois-ci, vous serez plus coopératif. »

L’Oscuro était arrivé avant de provoquer toute cette pagaille, bien que toujours masqué. Il avait prévu de devoir passer à cette éventualité et donc désirait conserver son identité. Le gérant du club n’avait pas été bien bavard avec lui auparavant. Bon, cette apparence sombre et mystérieuse n’aidait pas à être plus enclin à parler. En fait, il se trouvait que Léonidas tenait de source sûre que ce gars possédait des informations. Un de ses acolytes s’était faufilé là-dedans en repérant la cible que Léonidas poursuivait. S’il n’avait pu poursuivre cette cible, il savait au moins qu’on avait demandé au gérant du club de ne rien dire à son propos. Se sentait-il menacé ? Ou avait-il une mission quelconque ?

« Je réitère ma question. Ce gars en armure verte. Où est-il allé ? Que voulait-il ? »
« Qu’est-ce que… Vous lui voulez ? »
« Le jeu du chat et de la souris. Vous voyez ? On avance, vous admettez qu’une telle personne est venue vous voir. Maintenant parlez. »

Pas besoin de s’étaler sur les conséquences d’un refus. L’homme avait été piégé en divulguant implicitement qu’effectivement, on était venu lui parler. Après un soupir hésitant et tremblotant, il se décida à parler.

« Je… Euh, lui ai fais passer un message. Un message d’un certain A.S. Un point de rendez-vous : les Sources Ecarlates, une petite auberge parmi d’autres avec sources chaudes. Je n’en sais pas plus… »
« Ça me suffit. Vous voyez ? Ce n’était pas si terrible. Si on vous demande ce qu’il s’est passé ici… Je vous en prie, parlez de moi si vous le souhaitez. Dites que l’Oscuro est passé. »

Il tapota la tête de l’otage temporaire, repartant en ville, dans Arlash, à la recherche de la dite auberge. Il ne se sentait pas pressé. S’il ratait le fameux rendez-vous auquel il n’était pas convié, ça ne lui poserait aucun problème. Il s’amusait dans cette situation. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas ressenti ça. En repartant, les liens disparurent, tandis qu’une nouvelle brume noire masqua sa disparition dans les innombrables ruelles de cette cité volcanique.

par **Evan Asarimé** Mar 21 Mai - 21:47

« Je pense que ça a fonctionné. Je pense qu’il m’a repéré il y a peu. Je pense qu’il est à mes trousses. Il ne doit pas comprendre pourquoi je le suis. »
« Ah ! Alors tu as vraiment passé tout ce temps à t’acharner à te faire remarquer sans le confronter ? On ne se connait qu’à peine, et pourtant… »
« Si tu dis vrai et que vous venez du même monde, alors je suppose que vous avez tout intérêt à vous retrouver. Bien qu’après l’avoir longuement étudié, il ne me parait pas être la personne la plus agréable avec qui passer du temps. »
« Alors pourquoi avoir insisté ? »
« Je suis simplement parti du principe que retrouver des visages connus est toujours quelque chose de plus ou moins rassurant. Enfin, ça dépend de qui, hein, mais savoir que d’autres de notre monde se retrouvent dans un endroit inconnu, ça montre qu’on ne délire pas, qu’on n’est pas mort ou je ne sais quoi. »
« Ah, d’accord. Et bien je suppose que s’il est en ville, je ne tarderai pas à le voir, et ce malgré la taille. Je pense que je peux déjà te payer. »
« Pirate mais honnête, hein ? »
« Je ne cherche pas déjà à me faire des ennemis en territoire totalement inconnu. »

Une monnaie dans ce monde onirique n’obéissant aux règles… On pourrait s’en passer. Mais il ne fallait pas oublier qu’il s’agissait avant tout un monde qui naquit des rêves justement. Des rêves de personnes utilisant principalement un moyen d’échange afin de garantir l’équité de ce qu’ils désirent obtenir et de réguler les quantités. Enfin, dans la théorie… Cela dit, la paye ici était plutôt un système de pierres des rêves, très fines, résistantes et multicolores, dont la quantité servait à démontrer un certain statut, une certaine hiérarchie dans ce monde onirique. Plus on en avait, plus les habitants des rêves se montraient enclins à dialoguer. Elles étaient comme une preuve de confiance. Et de cette façon, elles étaient nécessaires l’homme habillé d’une armure étincelante afin d’étendre son réseau.

« Mon rôle dans votre affaire se termine bientôt alors. Je vais rester dans le coin afin de m’assurer qu’il n’aille pas voir ailleurs, et vérifier qu’il ne fait pas trop de dégâts en ville. »
« Tu serais prêt à un affrontement direct ? »
« Il peut être ce qu’il veut, mais il ne réussira pas à me croiser. Sois-en certain. »

Une pointe d’orgueil, peut-être. Mais en même temps, il était un agent surentrainé, prêt à faire face aux pires situations. Encore que, si son monde était d’une hostilité effrayante, cela n’empêchait pas le fait que de pires choses pouvaient trainer par ici.

L’homme en armure reparti, laissant le dit pirate seul, dans l’auberge, préférant lui attendre ici. Peut-être qu’un grabuge plus gros que nécessaire serait provoqué s’il s’amusait à partir, à se promener. En fait, il était parti du principe que Léonidas se serait approprié d’une manière ou d’une autre cette adresse s’il était vraiment à la poursuite du Chevalier Emeraude. Le choix de faire passer un message via un intermédiaire était une simple astuce utilisée par les pirates pour attirer leurs proies dans leur filet. Si on pouvait seulement parler de Léonidas comme d’une proie…

par **Evan Asarimé** Mer 4 Déc - 2:15

Il n’arriverait pas à le recroiser, disait-il. Tss, quel mensonge. Il n’avait nullement l’intention de se cacher ou de ne pas être repéré. Il comptait simplement laisser les choses venir à lui, si cela devait arriver.

Le revoilà à l’extérieur. Sa dernière mission concernant cette affaire était donc de surveiller que Léonidas ne provoque des dégâts importants dans cette ville. Ce monde semblait déjà mis en pagaille par des êtres venus d’ailleurs, autant limiter que la propriété des habitants de ces lieux ne soit encore plus saccagés. Bondissant, presque flottant, laissant une projection d’ailes resplendissantes éphémères apparaitre, illuminer son saut, il se posa sur un toit, genou à terre, sa main droite à l’avant pour l’aider à amortir la réception. Il souffla un coup, se relevant alors et jetant un regard sur les ruelles. Pour l’instant, rien de bien suspect à signaler.

Ses yeux se relevèrent, se posant sur le paysage farouche, titanesque et majestueux de cet univers volcanique. Cela lui rappelait sans nul doute le continent volcanique qu’il avait exploré de la mystérieuse planète d’où il venait. Un perpétuel bain de lave duquel s’élevait des falaises rocheuses escarpées, noires comme du goudron, ainsi que quelques monstrueux volcans. Il ferma les yeux un instant, revivant alors l’espace d’un instant ses dangereuses missions de pathfinder en compagnie de sa partenaire de l’époque.

*Le vent soufflant fort en décembre… T’en souviens-tu, de cette ultime bataille ? Comptant les jours, depuis que nous étions partis… Toi et moi, qui dormions séparement.*

« Les jours… Je ne les compte plus depuis que je suis parti à nouveau. »

Cette contrée possédait évidemment son lot de volcans. L’un d’entre eux était d’ailleurs non loin de la ville. Il dégageait une épaisse fumée noire de temps à autre. Parfois, il entrait en éruption, mais silencieusement. Comme s’il ne perturbait une quiétude qui envahissait ces lieux. La lave d’ailleurs ne s’écoulait jamais jusqu’ici. Même, elle ne s’écoulait jamais, tout simplement. Le monde onirique faisait son œuvre : la lave disparaissait on ne sait où. Peut être coulait-elle dans un lieu complètement isolé.

*Les jours passent, depuis que tu es parti. Cette façon que tu as de me traiter, maintenant… Le vin se verse dans mon verre, alors que je scrute l’horizon où nous étions.*

« C’est ce que tu m’aurais dit, n’est-ce pas ? »

Il fit quelques pas, avant de bondir à nouveau vers un nouveau toit, les ailes se redessinant brièvement dans son dos. Il n’était pas discret. Il ne cherchait pas à l’être. Qu’importe s’il croisait Léonidas et la réaction de celui-ci.

*Il n’y a pourtant aucune direction à prendre pour nous. Car voici désormais un combat sans fin.*

Il soupira un coup, frottant son œil sous son monocle, essuyant ce qui paraissait être… Une larme. Que signifiait-elle ?

*Montrez-nous une lumière pour le moment. Un signe pour où nous pourrions aller ! Dans cette antre, sans une lumière pour nous guider, savez-vous où se trouve notre but ?*
*Ne te contente pas de la suivre. Nous pouvons essayer quelque chose, parce que nous sommes toujours en train de vivre.*

« Tu as raison. »

*C’est amère, c’est douloureux. Mais on peut encore avaler ça. *
* Ce seront nos heures les plus difficiles.*

« Yep. »

Il aperçu quelque chose au loin. Une fumée noire, semblait-il. Zoomant avec son monocle, il pouvait analyser ce qu’il se passait. Rien de grave pour l’instant. Il semblait juste que l’Oscuro utilisait ses mystérieux pouvoirs pour prendre de la hauteur. Peut-être cherchait-il à mieux visualiser la ville afin de mieux la comprendre et de mieux la fouiller. En tout cas, il pouvait constater que le mystérieux personnage, recouvert d’une brume masquant son visage, montait bien ce qui semblait être une sorte d’escalier noir. Tout dégageait chez lui quelque chose de malsain, de sombre. Qu’est-ce qui l’animait ? Quelle était son histoire ? Quel était son lien avec Anthony ? Quoiqu’il en soit, une chose était certaine. Vu l’aura qu’il dégageait, c’était bien un individu de cette trempe qui prouvait que le Chevalier Emeraude aurait ici affaire à un combat sans fin face à des êtres puissants aux objectifs divers et variés, tout en étant soi-même aveuglé, incapable de localiser où se trouve sa véritable destination.

Malgré tout son sang froid, il fallait se rendre à l’évidence. Ce monde, ce qu’il engloutissait, rendait la situation incontrôlable.

C’est pourquoi une question trottait alors dans sa tête : ce monde était-il aussi différent que celui duquel il venait ? Agglutinant peuples différents venus d’ailleurs sur une même terre, quitte à en provoquer des conflits, dans un but inconnu de tous.

Ici, comme « chez lui », tout était une question de survie.

Et elle, la Psycho-Sélénite, avait-elle survécu ?

par **Evan Asarimé** Sam 7 Déc - 3:01

Il scruta les toits et les ruelles entre ceux-ci, ainsi que les ponts rocheux reliant des zones en hauteur entre elles. Et il ne lui fallu pas beaucoup de temps pour distinguer l’homme en armure scintillant telle une émeraude au milieu de toutes ces sources de lumière, contrastant fortement avec les couleurs charbons et rougeoyantes de cette contrée. Le Chevalier Emeraude ne se cachait pas. Et il regardait en sa direction. Sous son masque brumeux, Léonidas sourit. La direction semblait tout indiquée. Avec un peu de chance, le chevalier se montrerait suffisamment courtois pour lui donner une réponse. Sinon, il l’obtiendrait par la manière forte.

Le regard brillait de rouge à travers la brume qui exhalait de sa bouche. Ce regard s’était fixé sur le chevalier galactique. Il marcha, créant à sa volonté des ponts d’éther noir, s’évaporant à peine l’avait-il traversé. C’était étrange à regarder. C’était impressionnant, en fait. Il maitrisait son don avec une telle aisance que c’en était déconcertant. Comme une véritable magie. Mais dans ce monde, plus rien ne semblait pouvoir étonner les habitués.

Morgan restait sur place, immobile. Aucune arme n’était dégainée. Il n’était pas en position de combat. Un leurre, car ses satellites étaient capables de se déployer en un instant, et son sabre, dégageant un laser lorsqu’activé, ne pesait rien et était donc particulièrement maniable. Agent d’élite qu’il était, ses réflexes étaient aiguisés.

Après quelques instants, suite à une marche plus rapide que ce qu’il ne paraissait – effets oniriques ? –, l’Oscuro se retrouvait déjà devant le scintillant guerrier.

« Je ne rêvais pas. A.S. qui t’emploie. Où est-il ? »

Peu bavard, allant droit au but. Léonidas affirmait les choses comme elles étaient, confiant dans les indications qui lui avaient été données jusqu’ici. Le chevalier galactique resta quelques secondes silencieux, impassible, jaugeant celui qui lui adressait la parole. Comment lui répondre ? Lui apprendre les bonnes manières ? Lui dire ce qu’il savait ? Finalement, il se décida.

« Un collègue ? Un camarade d’équipage, peut-être ? »
« Mmf. Non. Ces pirates ne s’associent pas à des gens comme moi. »
« Dommage. »
« Mmm ? »

La réponse sèche du Chevalier Galactique piqua la curiosité de Léonidas. Pourquoi ce serait dommage ? Pourquoi voudrait-il les voir travailler ensemble ? Morgan avait donc été habile dans son choix d’approche. Le criminel s’était ouvert à une conversation.

« Rien de spécial. Un équipage soudé est simplement plus apte à survivre et à s’adapter dans un monde inconnu. C’est un bon gars, je crois. J’espérais simplement que des gens de chez lui puissent l’aider. »
« Tss. Un bon gars, p’tet. Mais moi non. J’ai déjà collaboré avec d’autres. Mais je suis bien plus efficace en solo. »
« Très bien alors. Je ne chercherai pas à te convaincre. A.S. essayera sûrement, j’imagine. Moi, je vais plutôt laisser ce monde s’occuper d’un mauvais gars comme toi si tu préfères te la jouer solo. »
« Tu sembles bien sûr de toi pour parler comme ça. Qu’est-ce qui t’fais dire ça aussi simplement ? Qu’est-ce que tu peux en savoir ? »
« Je viens aussi d’ailleurs. Dans le monde d’où je viens, nous avons dû quitter notre planète et nous avons été attirés sur une autre. La situation que je vis en ce moment, et que vous devez vivre, je l’ai déjà vécu. Seul, je n’aurais pas fais long feu. »

Ça, non. Et peu importe qui étaient de bons ou de mauvais gars, en fait. Ensemble, ils avaient fait face aux difficultés et avaient réussis à reconstruire un semblant de civilisation sur leur nouveau foyer. Morgan, en particulier, faisait parti d’un groupe officieux de six agents d’élites. Chacun avait son titre dans la thématique de pierres ou minerais précieux. L’émeraude, la sélénite, le grenat, l'améthyste, la citrine et l'azurite. Chacun spécialisé dans un domaine et un territoire, qui ont maîtrisés des formes d’overdrive différentes. Celle de l’émeraude s’était donc manifestée sous formes d’ailes lumineuses.

La plus proche de son groupe n’était autre que la Psycho-Sélénite. Un duo qui travaillait beaucoup ensemble. Enfin, plus qu’avec les autres. Certains soupçonnaient quelque chose entre eux, mais rien n’avait pu être confirmé à ce jour. Quoiqu’il en soit, grâce à elle, et à son groupe, ils avaient gravis les échelons et affronter de terribles dangers, face à une faune particulièrement féroce notamment. Parfois si féroces, si puissantes que pour l’instant, Morgan n’avait croisé de créature aussi terrible dans ce monde onirique. Pour l’instant.

« Ton monde doit sûrement fonctionner différemment que le mien. Et celui-ci fonctionne également différent. Je me suffis à moi-même. »
« Soit. Tu trouveras A.S. dans le coin, je te laisse fouiller un peu. »
« C’est tout ? »
« Tes affaires ne me regardent pas. T’as ton but, j’ai le mien. J’ai pas de raison de me mettre en travers de ton chemin. »
« Pour l’instant. »

par Contenu sponsorisé

Le jeu du chat de la souris [Léonidas, et deux autres !]

Le jeu du chat de la souris [Léonidas, et deux autres !]

Re: Le jeu du chat de la souris [Léonidas, et deux autres !]

Re: Le jeu du chat de la souris [Léonidas, et deux autres !]

Re: Le jeu du chat de la souris [Léonidas, et deux autres !]

Re: Le jeu du chat de la souris [Léonidas, et deux autres !]